Il y avait bien longtemps que l'adonis avait fermé ses yeux afin de ne plus qu’entrevoir les ténèbres les plus béants. Avec le temps, son humanité avait fini par disparaître, et toutes les joies banales du monde lui avaient été retirées. Désormais, le jeune homme ne devait survivre que pour une unique chose : la magie noire ; cette puissance qui se fraye un chemin dans vos veines tel du poison, et qui serpente lentement jusqu'à vous tuer.

(...)

Ray s'approcha d'Hadès, et si la crainte perça dans ses yeux au premier instant, le respect et l'admiration supprimèrent cette émotion infantile qu'était la peur.

L'aspect physique du présumé ténor du ninjutsu est tout aussi singulier que son psychique. En effet, Orochimaru possède une physionomie aux antipodes des autres personnes qui peuplent le monde ; ses traits ont des caractères communs à ceux des serpents. Ainsi, sa carnation est d'une couleur opaline, ce qui donne à son épiderme un aspect pratiquement laiteux. Finement musclé et détenant des courbes sveltes, l'ancien Konoha-jin se trouve être une personne de taille intermédiaire. En outre, il exhibe avec fierté une longue chevelure ésotérique à la teinte ébène. Ses pupilles, d'un jaune auréolin, sont cabalistiques ; ce sont des feintes verticales à l'image d'un Boa constrictor. Ajoutons à cela les traces violettes qui enrobent ses yeux, contribuant à rendre son regard bien plus incisif. Qui plus est, Orochimaru porte à chacune de ses lobes une boucle d'oreille ayant la forme d'un magatama, ce qui n'est pas sans rappeler le collier du Sage des Six chemins. Finalement, sa dentition si distincte, de neige immaculée, lui procure des canines supérieures particulièrement grandes par rapport aux autres individus.

Avec un tel physique, Orochimaru est sans nul doute l'un des personnages se rapprochant le plus d'un Yōkai. Et pour cause, le mandarin, des suites de ses expériences sur la réincarnation, s'est réduit à la forme d'un grand serpent blanc écailleux à tête disparate en vue d'établir sa conscience dans un nouvel organisme tous les trois ans. Du reste, cette apparence se rapproche amplement de la créature fantastique nommée Chimère.

Ses vêtements s'opposent presque autant à la norme que sa physionomie. Par le fait, il arbore en permanence un chandail noir à manches longues et à col haut, ainsi qu'un falzar à couleur anthracite. Tout ceci est recouvert d'une tunique claire fendue en deux, allant du bassin jusqu'aux genoux. Enfin, l'ensemble est orné d'un shimenawa de teinte améthyste.

Il faut savoir qu'à l'origine ce n'est pas son propre corps mais bien celui d'un autre ninja, ce qui altère sa propre apparence – sa technique transcendante Fushi Tensei étant aux prémices de ce changement physionomique puisqu'elle permet à Orochimaru de faire migrer son âme dans un nouveau corps tout en assujettissant l'âme du propriétaire archaïque. Néanmoins, l'homme des sciences a su développer une autre technique lui permettant de changer de visage, et donc de retrouver le sien après chacune de ses réincarnations. Effrayant, ou tout simplement prodigieux ?

« Jiraiya. Ah, je m'en souviens comme si c'était hier ! Cet homme m'a grandement aidé au cours d'un de mes périples, sans lui je ne sais pas si je serai encore en vie au jour d'aujourd'hui. Il est indéniablement une personne possédant de grandes qualités pour un shinobi, alliant tout naturellement stoïcisme et aménité. Il ne pas seulement sauvé à ce moment là, le ninja légendaire de la Feuille m'a aussi appris à ne jamais abandonner. J'espère le revoir un jour, au moins pour le remercier comme il se doit. »

« Un libertin sans égal, et plus généralement une personne de mœurs très libres. Voilà comment je définirais notre fameux Jiraiya. Néanmoins, malgré ces défauts, ce vieux beau est sans nul doute un illustre guerrier. Nous lui devons la protection de Konoha. Il est un véritable exemple pour la nouvelle génération aussi bien que pour ses contemporains. »

« La troisième grande guerre fut très sanglante. Malheureusement, le village caché de la Feuille entra très rapidement en belligérance. Dès lors, l'opalin dû lui aussi participer à ces affrontements incessants entre les différentes nations, de la même manière que ses deux compagnons d'enfance. Cet événement historique l'a beaucoup affecté psychiquement. Même s'il ne le laissait paraître que peu souvent, il était facile de lire dans son regard, encore imprégné de cette couleur carmin, une profonde rancœur envers ces combats meurtriers. C'est d'ailleurs en ces temps de confusion totale que le quinquagénaire reçut son titre de Sannin de Konoha aux côtés de Tsunade et d'Orochimaru. Assurément, les trois guerriers réussirent à tenir tête à leur ennemi, Hanzô de la Salamandre. Voyant en eux un courage inéluctable, cet homme leur donna cette désignation en vue de témoigner de la grâce dont il fit preuve à leur égard. (...) Il y a de cela plusieurs années, Jiraiya est revenu me voir. Cette fois-ci, l'ermite des crapauds mentionna pour la première fois l'histoire de trois orphelins du village caché de la Pluie qu'il prit sous son égide pendant un certain temps, de telle manière à ce qu'ils puissent survivre au milieu de ce chaos interminable. Jiraiya ne m'a jamais donné leur nom, mais je suppose que ces enfants ont toujours occupé une grande place dans son cœur. »

« Je ne connais que peu de choses sur ce ninja car je n'ai jamais eu la chance de le rencontrer. Toutefois, étant un fervent lecteur de ses romans, je peux vous dire qu'il est un grand pacifiste. Jiraiya a toujours prêché la paix dans ses œuvres littéraires — mais pas que. Tout comme lui, je pense qu'un jour viendra où les hommes se comprendront mutuellement. Ainsi, la haine disparaîtra. Je sais, tout ça peut paraître utopique... pour autant, quand je lis les livres de cette personne, j'ai le sentiment que tout ceci est réalisable. Parfois, il ne suffit que d'une plume pour changer la face du monde. »

« À défaut d'être constamment attiré par le plaisir charnel, mon petit Jiraiya a toujours agit avec discernement. Il lisait beaucoup en plus de suivre nos nombreux entraînements, et je pense que c'est pour cela qu'à présent il possède une certaine clairvoyance que d'autres n'ont pas. »

« Comment aurais-je pu les oublier. À eux trois, ils formaient le trio gagnant. C'est un fait, ils ont eu pour maître le plus talentueux des Hokage, Sarutobi Hiruzen. Cependant, cela n'explique pas tout. En effet, les trois ninjas de la légende sont sortis de l'académie âgés de seulement six ans. En soi, cela est un exploit, et je crois que de nos jours, aucun aspirant n'a encore obtenu son diplôme si tôt, pas même Uchiha Itachi, le monstre qui prit la vie de tout son clan. (...) L'opalin était le parfait boue-en-train, exprimant sans cesse sa bonne humeur. tout du moins ce sont les mots de notre Hokage. Il ne fait aucun doute que le maître de Namikaze Minato a toujours été éperdument amoureux de Tsunade, de même qu'il tissa une grande amitié avec Orochimaru, celui qui fut son partenaire et rival pendant toute sa jeunesse. Par malheur, ce même déserta le pays du Feu ; de ce que je sais, Jiraiya ne put le raisonner et perdit à cet instant un ami de longue date. »

« Je n'oublierai jamais l'ermite pas net, à aucun prix. Les trois années durant lesquelles je me suis entraîné à ses côtés ont été formidables. Ero-sennin n'est pas seulement un maître pour moi, il est aussi un modèle et un protecteur. »